Le marché immobilier, encore affaibli par les récentes turbulences, amorce une phase de convalescence. En dépit de l'amélioration des taux d'intérêt et de la stabilisation des prix, le secteur montre des signes d'un rétablissement progressif. Cependant, cette stratégie ne semble pas suffisante pour raviver complètement le marché. Les notaires participant à l'analyse de cette tendance du marché soulignent que le volume des transactions reste encore timide.
Une nouvelle encourageante réside dans la baisse de l'inflation et l'ajustement des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne. Les taux de crédit pour le logement pourraient se stabiliser autour de 3 % alors qu'ils étaient de 4,7 % l'année précédente. Selon notre dernière enquête, le solde des opinions sur l'évolution des prix montre un léger retrait, quel que soit le segment du marché. Ce phénomène s'explique en partie par la multiplication des plans sociaux. Dans le secteur résidentiel, le pourcentage de répondants anticipant une baisse des prix varie entre 44 % et 50 %. Toutefois, le commerce est le plus touché, avec une augmentation de 32 % à 51 % des prévisions de baisse des prix parmi les répondants.
Les dynamiques politiques et économiques internationales influencent notablement le marché. Aux États-Unis, les réformes prévues par l'administration Trump, incluant des droits de douane élargis, pourraient accroître l'inflation et, en corollaire, influencer les taux d'intérêt mondiaux. En France, l'initiative de Valérie Létard avec la création d'un ministère du logement apporte un souffle d'espoir. Pourtant, une légère régression est observée par rapport aux tendances précédentes. La proportion de pessimistes passe de 15 % à 28 %, tandis que celle des optimistes augmente légèrement de 11 % à 12 %.
Prévoir l'évolution des prix est complexe sans une vision claire des perspectives économiques internationales. Le marché immobilier évolue en harmonie avec ceux des États-Unis et de l'Europe. Depuis deux ans, la France et l'Allemagne ont enregistré une baisse des prix plus marquée que les États-Unis ou la Grande-Bretagne, pays qui connaissent un retournement de tendance. Par conséquent, il semble raisonnable d'adopter une position d'attente, en privilégiant la vente au premier plan jusqu'à ce que le retournement se concrétise en France. Cette approche, bien qu’elle freine l'activité immobilière, est recommandée par 23 % des correspondants pour les terrains à échéance lointaine et 12 % pour les logements. La combinaison de la revente d'un bien ancien avec l'achat d'un nouveau semble être la stratégie la plus judicieuse.
Enquête réalisée en novembre 2024 auprès d'un panel de notaires et négociateurs à travers la France.